La cloche Antoinette

La cloche Antoinette Jeanne

 

 

L'association « Les amis de NOTRE DAME DE BENON » créée en 1985, s'est donnée pour but la restauration et la sauvegarde de l'église de Benon.

De nombreuses actions ont été réalisées en dix années : mise en place de bancs, réfection et consolidation des murs intérieurs et de la voûte, rénovation du sol du chœur et mise en place d'un autel de style roman avec pierre monolithe, reprise des murs intérieurs de la sacristie (ancienne chapelle Sainte-Catherine XIIème siècle).

 

Néanmoins, une certaine petite cloche, hors d'usage depuis une centaine d'années, était l'objet d'un rêve fou : l'entendre à nouveau. Nous l'appellerons « La cloche au bois dormant ».

En voici l'histoire :

 

L'Église Notre Dame de Benon possède un clocher peigne muni de trois belles cloches fondues à des époques différentes. Les fondeurs Henry et Elie DEYRES de BORDEAUX ont réalisé, respectivement, la plus grosse en 1886 et la moyenne en 1873.

 

La plus petite mais également la plus ancienne, date de 1776. Elle est l'œuvre d'un fondeur réputé, TURMEAU, qui réalisa un an auparavant le magnifique bourdon de l'Hôtel de Ville de BORDEAUX (actuellement la Grosse Cloche située cours Victor Hugo).

 

Malheureusement, pour une cause encore inconnue, la cloche fut brisée à la fin du siècle dernier. Les paroissiens se mobilisèrent pour essayer de sauver leur cloche qui avait, dit-on, la réputation d'écarter les orages. On fit appel à un ferronnier local, Martial ROUX de LESPARRE pour la réparer. Le travail fut exceptionnel, la cloche fut bénite une seconde fois en 1896 par l'abbé MARIAN, curé de BENON et elle retrouva sa place dans le clocher de notre belle Église.

 

Cette réparation, aussi bien faite soit-elle, ne résista pas à l'usure du temps en raison de l'incompatibilité des matériaux entre eux. Les agrafes en fer et les soudures subirent les effets de la rouille et la dilatation du métal soumis à des variations de températures importantes entraîna de nouvelles fissures dans l'airain. De nouveau muette, notre chère cloche semblait alors destinée à une fin inexorable : « la refonte ». (voir photos en bas de page)

 

Ne perdant pas de vue une éventuelle réhabilitation, l'association saisit l'occasion de la nécessité de rénover les moutons des cloches existantes pour provoquer à l'automne 1992, une visite de l'Architecte des Bâtiments de France. M FAIVRE, qui accompagné du technicien de l'Entreprise BODET nous redonna espoir. Après avoir analysé les multiples fissures et pris moultes mesures, l'heureuse nouvelle tomba : « elle peut être réparée et sonner à nouveau ».

 

Cette affirmation de technicien et spécialiste avisés méritait une explication : « les nouvelles technologies permettent aujourd'hui de pratiquer une soudure viable dans le bronze. Cela se fait depuis plus de 10 ans en Allemagne et les cloches retrouvent leur tonalité originelle ». C'est une technique très sophistiquée qui oblige à une réchauffe partielle du métal pour pouvoir recharger au niveau de la fissure. Seules deux entreprises en Europe seraient susceptibles de réaliser un travail si délicat.

 

Dès cette information connue, un devis a été demandé à l'entreprise BODET, sous le contrôle du Ministère de la Culture, la cloche ayant été classée Monument Historique en 1942.

 

Grâce aux subventions accordées par la Direction Régionale des Affaires Culturelles et le Conseil Général de la Gironde, la restauration de la cloche a pu être réalisée fin 1994.

 

Bénite à l'origine par Antoine LASSALLE, curé de BENON, puis en 1896 par l'abbé MARIAN, le 19 février 1996, c'est le doyen Henri LAMARQUE, curé de SAINT-LAURENT-MÉDOC qui rêvait de ce jour depuis près de quarante ans, qui procéda à une troisième bénédiction.

 

Histoire d'Amour ? Conte de fées ?

 

La douairière de 219 ans retrouva ce jour-là une seconde jeunesse. Après cent ans d'un profond sommeil, notre « Cloche au Bois dormant » s'est réveillée. Son tintement argentin nous ravit de nouveau à chaque office religieux. (Voir et entendre les 3 cloches)

 

 

Bénédiction de la cloche

 

« ANTOINETTE JEANNE »

 

le 19 février 1995

 

****

 

Que le nom du Seigneur soit béni !

 

 

C’est un usage qui remonte à l’antiquité de convoquer le peuple chrétien à l’assemblée liturgique et de l’avertir des principaux évènements de la communauté locale par un signal sonore. Ainsi, la voix des cloches exprime-t-elle, en quelque sorte, les sentiments du peuple de Dieu, quand il exulte et quand il pleure, quand il rend grâce ou qu’il supplie, quand il se rassemble et manifeste de son unité dans le Christ.

Par suite du lien étroit entre les cloches et la vie du peuple chrétien, la coutume s’est répandue, qu’il est bon de conserver, de les bénir avant de les placer dans le clocher.

 

 

Un peu d’histoire…

 

Cette cloche est sortie, en 1776, des ateliers du fondeur Turmeau, à qui l’on doit à Bordeaux, la « grosse cloche » du cours Victor Hugo. Son nom est celui de la reine de cette époque, Marie-Antoinette.

 

L’Archevêque de Bordeaux était Monseigneur Ferdinand Mériadeck, Prince de Rohan GUEMENE, celui qui édifia le magnifique palais épiscopal devenu l’Hôtel de Ville de Bordeaux.

 

120 ans après, sa sonorité incertaine réclamait une importante réparation. Ce qui fut fait à Lesparre-Médoc en 1896.

 

Le résultat n’en fut pas merveilleux.

 

Environ dix ans après, cette cloche était inutilisable.

 

C’est pourquoi, en 1994, après 98 ans, la maison BODET, utilisant les techniques nouvelles, pouvait remettre à sa place la cloche Antoinette Jeanne toujours la même mais neuve cependant…

 

Le dernier sonneur fut Charles BOUQUET, grand-père de M. André Gramond.

 

Après 219 ans, elle fera à nouveau vibrer l’air de BENON sous l’impulsion de jeunes bras. Elle écartera encore grêle et orages.

 

Elle a été bénite à l’origine par Monsieur Antoine Lassale, curé de Benon, puis par l’abbé Marian, enfin par le doyen Henri Lamarque curé de Saint-Laurent-et-Benon.

 

Dans la « litanie des saints » seront invoqués les saints protecteurs :

 

  - du prêtre : Saint-Henri, Empereur du Saint-Empire-Romain-Germanique (1024)

 

   -  du parrain : l’Archange Saint-Michel 

 

   -  de la marraine : Sainte-Denise,
                               
brûlée vive avec son fils aux environs de Tunis (484)

 

          - Sainte-Antoinette, religieuse carmélite à Compiègne, 
                                       guillotinée à Paris en 1794.

                                       Il en est question dans l’œuvre de Bernanos.

 

          - Saint-Paulin, né à Bordeaux (354) devenu évêque de Nole, près de Naples.

                                                 On lui attribua l’invention des cloches. 
                                       Leur bénédiction se généralisera sous Charlemagne.

 

 

Voir l'article du journal Sud-Ouest du 19/02/1995

 

(Retour au texte)

 

                                                                                                                                          
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Où est la cloche Antoinette ?
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Elle se prépare à sa bénédiction.

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Nouvellement restaurée !
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Prête à l'ascencion.

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A la deux...

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